Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Colloque // Artistes et Entreprises #3
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JEUDI 22 ET VENDREDI 23 MARS 2012.
LʼARTISTE : DU CONTRAT À LʼORGANISATION
Saline Royale d’Arc et Senans.
Sous la direction de Yann Toma, Stéphanie Jamet-Chavigny, Matthieu Laurette.
Invité dʼhonneur : Seth Siegelaub.

3ème Colloque international.
Intervenants :
Damien Beguet, Maria Bonnafous-Boucher, Ludovic Chemarin copyright, Gérard Collin-Thiébaut, Laurent Devèze, Swetlana Heger, Aurélie Herbet, Stéphanie Jamet-Chavigny, Sylvie Jouval, Matthieu Laurette, Nicolas Ledoux, Suzanne Lequette, Nathalie Moureau, Steve Swindells, Yann Toma, Agnès Tricoire, Antoine Moreau.

Organisé avec la Saline Royale dʼArc-et-Senans par lʼÉquipe de recherche Art & Flux (UMR ACTE/CNRS) de lʼUniversité de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et le Pôle de recherche « Contrat Social » de lʼInstitut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon/Franche-Comté.

« Les engagements qui nous lient au corps social ne sont obligatoires que parce quʼils sont mutuels, et leur nature est telle quʼen les remplissant on ne peut travailler avec autrui sans travailler aussi pour soi ». Véritable programme pour lʼhomme devenu citoyen libre, la vision que propose Jean-Jacques Rousseau dans son ouvrage Du contrat social paru en 1792 semble on ne peut plus dʼactualité lorsquʼelle est également resserrée autour de la figure de lʼartiste telle quʼelle nʼa cessé de se dessiner depuis. Lʼidée même de contrat convoque à la fois les notions de règles, de clauses, ou de protocole dʼéchange, de liberté et dʼobligations entre au moins deux personnes (morales ou physiques). Depuis la définition que Sol LeWitt donna dans ses « Paragraphes sur lʼart conceptuel » publiés par la revue Artforum en 1967 en passant par les Statments de Lawrence Weiner, vingt-huit propositions écrites dont la parution organisée par Seth Siegelaub à New York en 1968 vaut pour son exposition, cette logique est plus que jamais réinterrogée par les nouveaux partis pris des artistes. Le contrat a ainsi une place prépondérante dans le dispositif mis en oeuvre par lʼartiste-entrepreneur : contrat comme forme, certificat mais aussi contrat échange, contrat-organisation, contrat-coopération. Les règles et paramètres que lʼartiste met aujourdʼhui en place dans lʼéchange avec le regardeur, le galeriste, le producteur mais encore le collectionneur et lʼinstitution font autant échos aux contrats de coopération inter-entreprises qui se développent sur la scène du commerce international quʼà lʼhéritage de lʼart conceptuel et de la critique institutionnelle.

Quelle place, dès lors, convient-il de réserver à cette réalité contractuelle de type intermédiaire vis-à-vis de lʼart et vers quelle économie tend-elle ? Quʼen est-il, au contact de cette forme dʼorganisation, de la dimension critique, politique et sociale de lʼaction de lʼartiste ? À lʼaide dʼactivités dites de « reconfiguration », concept que Jacques Rancière fonde sur le « partage du sensible », pour ouvrir sur une « esthétique politique », les artistes ont accès aujourdʼhui à des compétences spécifiques complémentaires qui permettent de mettre en commun certaines ressources. Apparaît ainsi un modèle économique hybride qui nʼest ni uniquement celui du marché ni celui de la firme. La mise en place dʼoutils susceptibles de dynamiser ce phénomène est alors identifiée et développée à travers des mécanismes dʼappropriation directe et indirecte. Ce troisième colloque international organisé avec la Saline Royale dʼArc-et-Senans par lʼÉquipe de recherche Art&Flux (UMR ACTE/CNRS) de lʼUniversité Paris I - Panthéon-Sorbonne et le pôle de recherche Contrat Social de lʼInstitut Supérieur des Beaux Arts Besançon/Franche Comté, propose une mise en perspective artistique, philosophique, historique, juridique, économique ou encore sociologique de LʼArtiste : du contrat à lʼorganisation.


Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon I 12, rue Denis Papin, 25000 Besançon I T. +33 (0)3 81 87 81 30