Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événement // JPOspital
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SAMEDI 11 FÉVRIER 2017.
ISBA - 14H-19H00.

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JPOSPITAL !
Une curieuse ordonnance de l’ISBA.
L’histoire de l’art a entretenu, dès ses origines, un rapport étroit avec l’histoire de la médecine.
Des écrits illustrés de Galien aux écorchés du grand Léonard, de la leçon d’anatomie de Rembrandt au cloaque de Wim Delvoye,
le corps, ses mystères et ses vicissitudes, inspirent praticiens et artistes, qui se retrouvent souvent dans cette même « fascination incarnée ». Qu’il s’agisse de l’empreinte de Lascaux ou de la convulsion du performeur d’aujourd’hui, chacun dit assez l’utilisation de son corps comme le sujet et le moyen de son expression jusqu’à l’anomalie jouée et rejouée (ou même simplement représentée dans la fascination) comme chez Ghirlandaio ou Botero.
Mais, la médecine évoque aussi les rêveries de Marie Shelley et les délires mégalomaniaques de son Docteur Frankenstein, savant fou prêt à lancer dans la nature des golems dangereux, ou les croisements animaux de l’incorrigible Docteur Moreau d’H.G.Wells. Tous deux habités par l’obsession de se faire créateur.
Ainsi, « Freaks » et « Zombies » en blouses blanches hantent nos films d’épouvante les plus gores ou nos jeux les plus kitsch quand ils ne marquent pas notre volonté si artistique de défier la finitude de notre destinée.
Pourtant, parfois, les greffes monstrueuses ou robotiques semblent muer l’artificiel en vivant si ce n’est l’inverse.
Kader Attia jouera des masques africains et des « gueules cassées » de la Grande Guerre comme avant lui Otto Dix figurera les mutilés en mendiants ; maladies et blessures inspirent alors les créateurs, des cicatrices de Sophie Ristelhueber à la chirurgie faciale volontaire d’Orlan.
Mais les rapports de la médecine et de l’art prirent aussi la forme de l’enfermement décrit par Foucault dès « la Naissance de la clinique » et jusqu’à « l’Histoire de la folie à l’âge classique ».Van Gogh le tourmenté et son bon Docteur Gachet voisinent avec les hallucinations de Gérard Garouste au moment même où, comme en un écho lointain, se profilent les cauchemars délirants de Goya...
Démence de l’art ou art de la démence que l’art Brut saura parfois magnifier en s’affranchissant de toutes les respectabilités, rien d’étonnant alors à ce que le mur d’Oreste Nannetti et les bouquets de Séraphine de Senlis portent encore témoignage de cet art d’aliéné qui, paradoxalement, libère.
Anatomie, représentations du corps sain ou malade, figure du savant obsessionnel ou art brut, folie et aliénation, sans compter les réflexions de l’art thérapie autant de piste que l’Isba se propose d’explorer avec vous lors de ces « Jpospital ! » avec, toujours, l’inquiétante question : qui est malade de l’artiste ou spectateur ?
Trois travaux seront présentés à cette occasion celui de François Bénard en autoportraits bouleversants réalisés suite à son agression urbaine au service des urgences, celui de Marie-Cécile Casier et de son fabuleux écorché réalisé suite à une proposition du Service Hygiène Santé de la Mairie de Besançon et enfin, la restitution du workshop photographique de Gabriel Vieille avec la MAS de Novillars et la Machine à gazouiller. Les traces du workshop de Gilles Picouet et Géraldine Pastor Lloret à l’Hôpital Saint Jacques , des travaux d’étudiants exposés à la maison Pasteur de Dôle l’intervention du Dr Rosa Rébrab sur l’ethnopsychiatrie, exprimeront bien ce long compagnonnage de l’ISBA avec le monde médical et hospitalier.
Mais ce monde est aussi celui des codes couleurs et des signalétiques bien connus, du célèbre logo protégé en croix rouge aux bâtiments blancs. Univers fait de vocabulaire spécifique également, bref, de tout un code visuel et lexical que reprennent à l’encan les séries américaines qui de
« Docteur House » à « Urgences » ont envahi nos écrans.
Un type repérable d’architecture immaculée et fonctionnelle avec ses repères constants et ses passages obligés : admission- salle d’opération consultation- urgences et les différents services : cardiologie, pédiatrie, chirurgie, etc. Avec la blouse, le bonnet et le masque ...Autant de marqueurs visuels qui ne pouvaient pas laisser indifférente notre joyeuse communauté de graphistes.
Car, faites-nous confiance, nous n’oublierons évidemment pas l’humour et le désir qu’évoquent ces belles infirmières ou ces masseurs ambigus et nous savons que vous n’hésiterez pas à venir ce samedi « jouer au docteur » avec toute l’ISBA ....
L. D.


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