Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événement // Histoire(s) de JPO
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SAMEDI 1er FÉVRIER 2020.
ISBA, 14h00 - 19H00.

Histoire(s) de JPO

L’art contemporain serait-il un art de la fin de l’Histoire ?
C’est ce que l’on pourrait penser à entendre ce qui est dit de lui, il s’agirait d’un art hors-sol tout empreint de formalisme éthéré, absent du monde tel qu’il va.
Or, vouloir à toute force considérer l’art contemporain comme an-historique c’est oublier, par exemple, l’importance de la référence de celle-ci dans le travail des créateurs, y compris des plus jeunes. L’une se réclame explicitement de l’art antique, l’autre des blasons médiévaux, l’autre encore de la Grande Guerre. L’Histoire est d’abord affaire d’historiographie, chaque présent choisit dans le passé ce qu’il convient de célébrer ou de passer sous silence. Ce qu’il convient de conserver ou de sauver et ce que l’on peut considérer comme négligeable. Le patrimoine est toujours une affaire contemporaine. Ainsi ces Journées Portes Ouvertes feront la part belle à l’Histoire qu’il s’agisse des périodes supposées inspirantes, ou d’anciennes
techniques revisitées, ou même de ces figures telle la Jeanne d’Arc de Charlotte Guinot-Bacot ou le Mao de Yan Pei Ming qui sont comme réactivées de manière critique.
L’artiste, critique de l’Histoire, soulignant, par sa création même les risques de l’oubli. Car il n’est peut-être jamais indifférent de réclamer cette amnésie comme si la création d’aujourd’hui vivait dans une totale autarcie intellectuelle. Pour une école supérieure d’art comme la nôtre, la question se pose aussi dans l’importance
donnée aux enseignements d’Histoire de l’art, à la bibliothèque et plus généralement aux interventions littéraires, anthropologiques, ou philosophiques qui cimentent nos cinq années de formation.
Créer aujourd’hui, c’est donc bien se situer, historiquement au moins c’est aussi reconnaître les héritages et les filiations, authentifier intelligemment les combats le cas échéant.
Posture est souvent imposture et il faut à nos élèves une culture générale historique qui, comme le disait le vieux Kant construit véritablement une personnalité, la culture comme « Bildung » sera toujours préférable à la « Kultur » comme vernis qui laisse son détenteur intact et insensible. Ainsi, nous vous invitons à saisir ce que peut avoir d’historique nos pas les plus récents, de corollées nos démarches les plus contemporaines.
Alors, certes, il y aura dans cette jeunesse du monde que nous accompagnons toujours lors de ces journées des effets drôles de panoplies de gentes dames ou d’images des années 80 ou encore faisons lui confiance de la
préhistoire. Mais, comme tous les ans, nos JPO souriantes et décontractées vous invitent aussi à réfléchir sur ce lien qu’il serait douteux de voir comme un indépassable paradoxe entre création contemporaine et Histoire. Le service archéologique, le Réseau Vauban et bien d’autres partenaires émailleront cette journée et cette source où, Besançon oblige, le temps en son entier tente de nous délivrer une partie de ses secrets.

Laurent Devèze.


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