LIVRET DE L'ÉTUDIANT 2017 / 2018

Si l’on emprunte à Edouard Glissant son expression c’est pour mieux signifier que la priorité donnée à l’international dans notre établissement n’est pas un vain mot, ni même la simple expression des échanges Erasmus (même si nous entretenons une trentaine de conventions inter écoles dans ce cadre européen). En effet, l’ISBA s’est appliquée à développer une véritable culture internationale chez ses étudiants en rendant obligatoire l’enseignement de l’anglais et la mobilité en premier semestre de quatrième année quelle que soit la spécialité retenue. Cette expatriation à laquelle nul ne peut se soustraire étant accompagnée par un service compétent et un professeur spécialement affecté à cette coordination afin de s’assurer de la destination pédagogique ou de stage les plus fructueux possibles.
Outre ces dispositions pédagogiques, que complète un soutien de français langue étrangère pour les élèves étrangers ou d’origine étrangère en difficulté, l’école bénéficie d’outils de coopération spécifiques telle la résidence internationale d’artistes «  le 12 rue Denis Papin » qui accueille, chaque année, depuis huit ans, quatre ou cinq jeunes artistes étrangers qui font profiter la communauté scolaire de leur présence active. Souvent ils sont aussi porteurs d’invitations à une réciprocité de bon aloi. Mais l’ISBA a aussi la chance de compter parmi ses enseignants permanents des ressortissants allemands, anglais, italiens et suisses, sans compter un bon nombre de double nationalités administratives ou d’expériences. Ce véritable habitus international que finissent par obtenir nos élèves vient de cette confrontation à d’autres façons d’enseigner d’évaluer ou de travailler que doublent encore nos nombreux intervenants ponctuels issus d’autres zones géographiques que la nôtre. Dans le même esprit, l’accueil d’élèves étrangers de courte durée type Erasmus ou pour un long cursus hors d’Europe issus de nos partenaires de coopération donne à l’ISBA sa coloration spécifique de maison commune que sous entend l’acception slave de son nom même où chacun d’où qu’il vienne est le bienvenu.
Enfin, notre insistance à promouvoir les échanges internationaux tout autant qu’à promouvoir un savoir faire ou une culture internationale prend tout son sens dans notre situation heureusement transfrontalière. Chaque année nous co-organisons un week-end suisse (le We Suisse) avec le réseau des artistes créateurs de Franche-Comté et une saison suisse qui regroupe la trentaine d’intervenants helvètes que notre établissement accueille au sein d’expositions ou de conférences et de worshops. Partenaire du Forum Transfrontalier comme de nombreuses écoles suisses, l’ISBA trouve sans doute une partie de sa vocation internationale dans cette situation propre à l’arc jurassien. Et en effet cette priorité de notre projet d’établissement ne saurait évacuer ses origines territoriales tant l’ISBA se pense aujourd’hui sous l’angle de ce double héritage des sujets de Champagneules, les seuls du royaume à demander l’abolition de l’esclavage dans leur cahier de doléances sauvant ainsi l’honneur des Lumières comme de l’ombre tutellaire d’Aimé Césaire composant « la mort blanche » au Château de Joux dans la cellule où périt Toussaint Louverture. La vieille ville espagnole revendiquée haut et fort par Hugo dans son célèbre poème n’en finit pas par CLA interposé d’encourager toutes les créolisations culturelles. L’ISBA par son ancrage est donc paradoxalement prête à toutes les audaces du nomadisme !