Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événement // "Masculin / Féminin : un genre de portes ouvertes" // JPO 2015

SAMEDI 7 FÉVRIER 2015
de 14H00 à 19H00.

DE L’ART OU DU COCHON ?

Toute l’histoire des arts visuels, des éphèbes callipyges de la Grèce Antique aux images crues d’un Robert Mapplethorpe ou d’une Nan Goldin, en passant par l’énigmatique sourire de cet(te) fameuse Mona Lisa du Grand Léonard, semble avoir partie liée avec les questions que soulève le ‘’genre.’’

Comment représenter une femme, un homme, les êtres qui échappent à ces déterminations, le désir qui éventuellement les unit ou, plus subtilement encore, le masculin ou le féminin, catégories qui ne sauraient précisément se réduire à une seule détermination sexuelle et encore moins à la simple appartenance biologique ?

Souvent caricaturés, car peu lus, les grands auteurs de la théorie du genre (théorie qui regroupe en fait des milliers de chercheurs universitaires de par le monde, fort éloignés de constituer une pensée unique) reconnaissent bien volontiers qu’ils doivent tout à des écrivains français ( d’où la célèbre « French Theory’’ des universités américaines) et parmi eux en particulier à Simone de Beauvoir ( et son fameux ‘’on ne naît pas femme on le devient’’ du Deuxième Sexe) et à Michel Foucault et son Histoire de la Sexualité.

Or, précisément, dans notre pays, les études de genre peinent paradoxalement à trouver leur place au sein des académies, si ce n’est (une fois encore, montreraient-elles le chemin ?) dans les écoles d’art.
Aussi ouvrir nos portes toutes grandes à ces questions aussi essentielles ne pouvait qu’intéresser l’ISBA :
qu’est ce qui nous fait homme, femme ou transgenre ?
qu’est ce qui constitue aujourd’hui notre désir ?
qu’est ce que l’artiste peut signifier, par représentations ou expressions interposées, dans ces questions secrètes, si intimes et si douloureuses parfois ?

A l’heure ou les obscurantismes de tous bords souhaiteraient voir taire les discours qui dérangent, notre école, fidèle aux Grands Bisontins précurseurs que furent Fourier, Courbet, ou Colette, a décidé cette année, de fédérer précisément ses créations, autour de cette brûlante problématique du masculin/féminin, dans un ‘’genre’’ de Portes Ouvertes en quelque sorte.

Rien de bien choquant pour nous dans ces œuvres si éloignées des horreurs sanglantes de l’actualité quotidienne, mais qui nous invitent plutôt à nous interroger afin de ne pas sombrer dans la pire des erreurs qui soit en Sciences Humaines : prendre pour un donné ce qui ne serait qu’un acquis.

Des « Pussy Riot », finalement bien sages face à la poitrine révolutionnaire, de « la Liberté guidant le peuple » de Delacroix, aux présentations homoérotiques subtilement romantiques d’un Gérald Colomb ; des photographies désirantes/désirées aurait dit Roland Barthes d’Isabelle Massu à la si pertinente affiche de Christophe Gaudard, et à travers tant d’autres œuvres détaillées dans notre programme 2015 , nous vous invitons à un voyage captivant à travers les contrées sauvages d’une Carte du Tendre qu’une Madeleine de Scudery aurait dessinée après la lecture de Lacan et de Judith Butler !

Alors, vous aussi, cher(e)s ami(e)s, venez vous inquiéter à plaisir et découvrir avec nous dans nos ateliers-boudoirs à quel point l’art d’aujourd’hui peut nous aider toutes et tous à poser les bonnes questions.

Bienvenue donc aux JPO 2015, entièrement dédiées cette année à nos collègues et amis dessinateurs assassinés dont le journal, ‘’ Charlie Hebdo’’ brocardait ô combien la bienséance des hypocrites et aux victimes bien sûr des lâches attentats du mois dernier.

Enfin, permettez moi en Nota Bene de vous redire ici que l’on ne peut traiter d’exhibitionniste celui qui vous invite chez lui sans rien masquer et dont la ‘’nudité’’ est au contraire le signe de son entière hospitalité et de son plus parfait respect, de sa confiance en vous la plus naïve au sens étymologique du terme de fidèle à sa nature. A l’inverse, le vôtre exige que vous vous absteniez de venir cette année nous voir si le thème (t’aime ?) vous agace ou est susceptible de vous heurter. Cette liberté de ne pas venir est vôtre n’hésitez pas à en user.

Pour finir, il convient tout de même de redire que si rien ne vous est présenté par pure provocation, ni ne nous semble pire que le spectacle ordinaire des actualités, de la publicité de masse, ou d’internet, il nous semble préférable de vous prévenir que certaines œuvres montrées ne conviennent pas aux enfants mineurs.

Que voulez vous, aujourd’hui, en amitié comme en art, on ne se cache rien !

Au plaisir de vous retrouver ce samedi 7 février 2015.

Laurent Devèze et toute l’équipe de l’ISBA.

Isabelle Massu, 2014
1120 cm x 560 cm
Canevas, contreplaqué et encadré en bois

AVERTISSEMENT
Exposition/Evénement

Le caractère osé de certaines œuvres présentées peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes spectateurs ou des personnes sensibles dans leurs différentes convictions ou interdits personnels.
Dans ce cas, l’ISBA sera heureuse de vous accueillir dans d’autres occasions.


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