Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événement // Back To The Trees 2019 // Bois d’ambre, Saint-Vit
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SAMEDI 29 JUIN 2019,
18H00 -01H00, Bois d’ambre, Saint-Vit.
Coordonnées GPS : 47.176083 : : 5.838595.

+ Musique et Arts sonores
• 3615 Señor
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• Brane Project
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• École Jouffroy d’Abbans
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Français du Doubs
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+ Arts visuels
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+ Théâtre et Performance
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• Création Intermodalité et Mémoire dans les Arts du Spectacle
• Collectif La Méandre
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+ Savoirs et Idées
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• Laurent Devèze
• Xavier Marmier
• Film Natura
• Réseau pour les Alternatives Forestières
• Anne-Lise Wuillamier
• Ernst Zürcher

Tronc(s) commun(s)

« Entrer dans la nature et inspirer et expirer dans cette nature, et être effectivement et pour toujours chez soi uniquement dans cette nature, c’était cela, il le sentait le bonheur suprême. Aller dans la forêt, dans la forêt profonde, se confier entièrement à la forêt, tout est là, dans cette pensée : n’être soi-même rien d’autre que la nature en personne »

Thomas Bernhard (Trad. B. Kreiss)
Des arbres à abattre

« L’homme n’est pas un empire dans un empire »

Spinoza .
L’Ethique (Livre III) .

Cette année encore la Forêt d’Ambre sera notre tronc commun d’où surgiront nombre d’arborescences issues de toutes les disciplines artistiques des arts sonores et visuels, du théâtre ou de la performance, qu’il s’agisse d’installations pérennes ou d’interventions volatiles ou furtives.
Car « Back to the Trees » a la particularité revendiquée de ne pas reposer sur un commissariat proprement dit ; Lionel Viard et moi-même nous pensant plutôt comme des invitants, des sortes de frères hospitaliers qui fourniraient avec l’aide de la Mairie de Saint Vit un espace à investir et à partager.
Comme chaque année, les artistes ici sont tous plus engagés que sélectionnés en tant qu’elles et ils ont accepté cette curieuse invite forestière à courir les risques du climat et de l’approximation technique et pour tout dire de la déraison fondamentale qu’il y a à sortir de cette zone de confort qu’est le « white cube » ou le théâtre citadin ou péri urbain .
Notre premier attachement commun est donc celui d’accepter cet « ensauvagement » dont parlait déjà Rimbaud qui, descendant d’impassibles fleuves notait sur la berge le spectacle singulier d’êtres nus, « cloués à des poteaux de couleur »…Ainsi si notre tronc commun sait se faire pirogue prompte à embarquer tous les spectateurs c’est à condition d’être toujours « bateau ivre ».

Mais comment aujourd’hui ne pas saisir que nos troncs communs se posent aussi en alliance de combat ?
Car c’est bien de cette profonde certitude que l’arbre, tous les arbres, nous importent et que l’on ne peut se résoudre à trouver étrangères à nous-mêmes la déforestation repartie de plus belle au Brésil et la détresse des Rohingyas à la frontière du Bangladesh et de la Malaisie.
Back to the Trees essaime dans le monde entier car il repose sur l’expression d’un profond respect pour les arbres et la forêt. L’art ne peut plus aujourd’hui se penser seulement comme le résultat de transformations techniques ou de création d’objets à fort rendement spéculatif. La création donne à voir et à entendre la forêt comme un berceau qu’il serait renégat et suicidaire de continuer de mépriser par inconscience ou appât du gain.
Evoquer la nature comme déesse mère des Anciens ou prendre le temps de s’arrêter sous les frondaisons pour apprécier un tableau jouant avec les ombres des feuillages, c’est aussi, aujourd’hui plus que jamais, honorer la forêt non comme un simple décor mais comme le sujet même de la manifestation toute entière.
C’est ce message simple, cette expérience de ce déplacement fondamental qui a fait flores, l’expression est cocasse dans sa pertinence, de Lituanie au Québec.
Ainsi notre tronc commun c’est d’être avant tout nos troncs communs. Pluriel qui lie d’ailleurs les deux acceptions de ce titre pour 2019 en une conscience commune vécue dans la pluralité d’approches qui jamais ne se concurrencent mais résonnent, au contraire, chacune avec les autres, pour mieux raisonner ensemble.

Oui, nos arbres nous importent et chacune et chacun à leur façon les artistes qui se retrouvent en ce magnifique Bois d’Ambre concourent à célébrer une nature qui ne peut se réduire comme peau de chagrin sans nous menacer dans nos vies mêmes.
Qu’on se pense conteur, chamane, scientifique ou créateur, importe peut-être moins que la manifestation de cette conscience partagée d’appartenir à un lieu plus que de l’occuper comme une résidence extérieure ; et en somme ne jamais, comme le disait le penseur de l’Ethique, se percevoir « comme un empire dans un empire ».

Laurent Devèze.

Informations pratiques
Entrée gratuite • Parking aménagé • Restauration sur place
Prévoir des chaussures adaptées à la marche en forêt, des vêtements chauds et une lampe de poche.
Maintien de l’événement en cas d’intempéries.


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