Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Conférence // Franz Erhald Walther

LUNDI 26 AVRIL 2010, 17H00.
Auditorium.

Né en 1930 à Fulda (Allemagne)
Vit et travaile en Allemagne.
L’œuvre de Franz Erhard Walther a été exposée lors de prestigieuses expositions à travers le monde, comme au MoMA en 1969 et à plusieurs reprises à Kassel lors de la Documenta (1972, 1977, 1982 et 1987). Plus récemment, en 2009, Franz Erhard Walther a présenté Sternenstaub (« Poussière d’étoiles »), un ensemble de dessins en forme de roman, où à travers plus de sept cents illustrations, il entreprend de retracer sa vie depuis 1942 jusqu’à 1973, année où toute la base de son travail était d’ores et déjà établie.

C’est en 1957, alors qu’il est encore étudiant à l’Ecole d’Arts Appliqués d’Offenbach qu’il réalise les Wortbilder, des « mots-dessins » qui participent d’un grand alphabet en tissu. Il suit ensuite les cours de l’Ecole des Beaux-Arts de Francfort où il produit des œuvres sur papier empruntant au pliage et au collage ainsi que ses Material Bilde, des tableaux recouverts de reliefs de tissus récupérés et peints. Ces derniers lui valent d’être expulsé de son école par décision de son professeur. Il s’inscrit ensuite à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf en 1962, partageant les cours de l’artiste Karl Otto Götz avec Gerhard Richter et Sigmar Polke. C’est ici, en 1963, qu’il conçoit l’action comme « forme de l’œuvre » (werform) et commence sa série des 1. Werksatz (1963-1969). L’artiste y affirme l’idée, qui guidera désormais son travail, que l’œuvre ne peut revêtir sa forme véritable que dans son interaction avec le spectateur. Il choisit donc de nommer ses sculptures des « objets » (gilets, tapis et bandes, fabriqués de tissus), tant pour en signifier la qualité d’œuvre que leur caractère instrumental. Héritier de l’Art Informel, Walther choisit d’en prolonger radicalement les principes, en invitant le public à se saisir de l’œuvre afin de la matérialiser. Il élabore dans les années 1970 et 1980 les Wandformation, œuvres nécessairement accrochées ou adossées au mur. Toujours réalisés en tissu avec une structure composée de baguettes de bois, ses travaux sont pour lui des idées qu’il convient de matérialiser ou non, existant sur les cimaises à la manière de tableaux ou bien comme des sculptures lorsqu’ils sont activés par des spectateurs, devenant ainsi la sculpture même.

Franz Erhard Walther est une des figures majeures du post-minimalisme, qui, à l’instar de l’artiste Lygia Clark, a élaboré une œuvre où son processus, sa dimension temporelle et son rapport au spectateur en constituent les principes fondateurs.


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