Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon
Événement // Michel Giroud // Gerwulf

JEUDI 8 FÉVRIER 2018,
Auditorium, 18H30.

Restitution du workshop de la journée.

Michel Giroud (el coyote-Gerwulf) peintre oral et tailleur en tout genre présente ce jeudi 8 février 2018 en fin de journée un concert action pour piano en hommage à Erik Satie et à Marcel Duchamp (ouvreur de la boîte à outils Dada) et à John Cage, George Brecht, Nam June Paik et à Giuseppe Chiari, allumeurs-allumés du Réverbère Fluxus, suivi d’une polyphonie-mantra collective pour voix et palmas (en hommage à Robert Filiou, l’inventeur de la République Géniale). Dès le début de la matinée, avec une équipe de curieux amateurs passionnés (un ensemble d’étudiants plutôt ludiques) préparation endiablée, selon le "mode" adapté du piano "préparé" de Cage, d’une "ambiance" (dans le genre "musique d’ameublement") transe-média (écoutes et projections multiples avec vinyle, cd, dvd, podcasts internet), selon " un peu, beaucoup, passionnément" le poème dramatique radiophonique du Momo Antonin Artaud, dans un va-et-vient "sans dessus dessous", de renversement, à l’envers, de toutes les valeurs, en célébration de Zarathoustra, dans le "gai-savoir" hilare de l’"Os à moelle", selon les principes du Furioso Fou-rire Furax Absolument Totalement Total (FFFATT), au Maximum Minimum.

"Je ne m’intéresse pas uniquement à l’art, je m’intéresse à la société dont l’art n’est qu’un aspect. Je m’intéresse au monde en tant que tout, un tout dont la société n’est qu’une partie. Je m’intéresse à l’univers dont le monde n’est qu’un fragment. Je m’intéresse en premier lieu à la création permanente dont l’univers n’est qu’un produit."
R.Filliou.

En somme la journée d’étude et sa restitution/exposition aurait pu se choisir comme sous-titre : on ne naît pas coyote on le devient !

En effet, il s’agit pour nous de revenir sur la carrière de Michel Giroud qui fut un professeur atypique de l’Erba et un artiste invité régulièrement par la nouvelle ISBA. Ce retour sur près d’un demi-siècle de formation et de combat n’est en rien l’expression d’une nostalgie , il s’agirait plutôt d’une tentative de mener une archéologie d’un curieux savoir. Savoir érudit et multiple qui mêle sagesse tibétaine et vociférations d’Hugo Ball , monde deleuzien et chapeau de Filliou.
Souvent témoin du seul « résultat » jeunes chercheurs et étudiants oublient parfois l’immense entreprise d’une vie d’étude et d’expérimentations qui seule a rendu possible ces performances et ces « enseignements » conçus autant comme des transmissions de savoirs que comme des actes et des prises de risques.
Il nous a semblé qu’il était temps de revenir sur un itinéraire qui a balayé les grandes contradictions de notre temps comme les convulsions les plus profondes qui ont traversé les arts visuels depuis les années soixante .
A l’heure où l’on célèbre les cinquante ans de Mai 68 et ses tumultes intellectuels et créatifs , où l’on redécouvre les pratiques chamaniques comme une affaire sérieuse, ou encore où l’on fait des préoccupations de sauvegarde de notre environnement un objectif mondial , il nous est apparu que des paroles aussi rares que celles du Coyote méritaient non seulement d’être entendues mais encore comprises à l’aune des itinéraires intellectuels complexes qui leur ont donné naissance .

LD


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